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Bonjour à toutes et tous,

Suite à de nombreuses demandes, la conférence et le débat que nous organiserons ce samedi matin 23 octobre à Bruxelles avec le philosophe Mark Hunyadi sur la "confiance" (voir le texte ci-dessous sur la confiance en soi pour vous donner une idée sur la façon dont la réflexion philosophique permet de clarifier un concept si souvent galvaudé dans la littérature managériale) sera également accessible en ligne, via Zoom (le lien Zoom sera communiqué après inscription).

Vous pouvez vous y inscrire via ce lien.

Il reste par ailleurs encore 3 places en présentiel, auquel vous pouvez également vous inscrire via le même lien.

Les personnes inscrites, que ce soit en présentiel ou en virtuel, recevront après l'événement, un accès à l'enregistrement de la conférence et du débat, sous la forme de vidéo et de podcast. Ces personnes recevront également un compte-rendu manuscrit, rédigé par Martin Bolle, docteur en philosophie et consultant en stratégie.

Contrairement à ce qui avait été annoncé précédemment, ce premier séminaire aura lieu, non à l'Hôlel de Mérode mais à la Salle Pastourelle qui se trouve dans un bâtiment à l'arrière du domaine occupé par l'ICHEC à Bruxelles (365B Rue au bois, à 1150 Woluwé-Saint-Pierre). La conférence-débat y aura lieu le samedi 23 octobre de 10:00 à 12:30 et sera suivi d'un déjeuner pour ceux qui le veulent. L'accueil se fera à partir de 9:30.

Notez par ailleurs déjà dans votre agenda la prochaine conférence-débat de notre cycle*, le samedi 13 novembre au matin, avec le philosophe Michel Terestchenko : "Retrouver la confiance en faisant correspondre crise et critique philosophique ?"  

Laurent Ledoux & Martin Bolle 
+32 478 62 14 20

* Ce nouveau cycle de séminaires a été préparé avec Martin Bolle, docteur en philosophie, et Agathe Vidal, philosophe et consultante. 
La confiance en soi 
Extrait d' "Au début était la confiance" de Mark Hunyadi, p. 32-35
 
Le sentiment de confiance tel qu'il vient d'être décrit nous rapproche de cette modalité particulière du sentiment de confiance qu'est la confiance en soi. Je peux ainsi me sentir en confiance au volant d'une voiture, en passant un entretien d'embauche, face à un auditoire ou dans ma vie amoureuse, sans que ce sentiment soit nécessairement lié à ces corrélats eux-mêmes, et aux comportements que j'en attends : l'objet de la confiance étant alors moi-même, ces diverses situations ne sont que l'occasion de l'exprimer. Ainsi, le contraire de la confiance en soi n'est pas tant la méfiance (que l'on éprouverait à l'égard de quelque chose), que le désarroi, qui me fait douter de mes capacités d'agir elles-mêmes. [...] Pour l'individu valorisant sa liberté d'action et l'optimisation de ses buts, la confiance en soi est un sentiment d'une importance vitale, puisqu'il est celui qui le gonfle de capacité d'agir. [...] Elle est un pur « Je peux », au point qu'elle peut basculer dans un délire d'omnipotence.
 
C'est ainsi que le thème de la confiance en soi, à l'intersection de la sagesse philosophique, du développement personnel et de l'éthique des vertus suscite une vaste littérature qu'encourage incontestablement l'idéologie managériale qui imprègne notre temps. [...]
 
Dans la lignée de cette philosophie édifiante qu'on pourrait rapprocher de la tradition des « exercices spirituels » de l'Antiquité, la philosophie contemporaine offre encore quelques exemples notoires. Leur caractéristique la plus générale consiste à substituer à une définition de la confiance (ou de la confiance en soi, à supposer qu'elle se distingue de la confiance générale) des caractéristiques de celle-ci, appuyées par des exemples-types (telles les sœurs Williams en tennis, Madonna ou George Sand) dont l'analyse conduit inévitablement l'auteur à faire des recommandations à son lecteur sur la manière d'avoir davantage confiance en lui-même. Parallèlement, l'immense corpus de la littérature managériale qu'on a vu fleurir à partir des années 1990, laquelle s'inspire de près ou de loin de la psychologie positive et/ou positiviste américaine (Abraham Maslow, Carl Rogers), assimile généralement la confiance (qu'elle ne distingue même pas du sentiment de confiance, laissant implicitement accroire que la confiance est un sentiment) à un vague sentiment d'assurance capable de conférer davantage de réussite à ceux qui, voulant se valoriser sur le marché de l'emploi, doivent « apprendre à se vendre ». Ce qui est visé ici, c'est naturellement essentiellement la confiance en soi, assimilée à une forme de compétence que l'on peut développer, améliorer, dynamiser ce pour quoi on peut s'assurer les services d'un coach ou, à défaut, suivre les recommandations de manuels qu'on trouvera aisément sur les rayons « développement personnel » des librairies, y compris celles des supermarchés des kiosques de gare. Tout ceci s'inscrit naturellement dans le contexte contemporain de l'individualisme concurrentiel exemple, que Michela Marzano, par exemple, caractérise à sa façon :
 
« Ne vivons-nous pas dans un monde où l'idéologie managériale n'a cessé de nous expliquer qu'au lieu de s'en remettre et se soumettre au jugement d'autrui, chacun doit apprendre à se fier à son propre jugement ? Avoir confiance en soi pour prendre des risques ! [...] La "confiance en soi” est devenue une sorte de clé de voûte du développement non seulement personnel, mais aussi social ».
 
Cette dernière remarque trouve au demeurant sa confirmation éclatante dans un mouvement comme celui de l'entreprise libérée » tel qu'incarné par exemple par Isaac Getz, qui définit celle-ci « comme un environnement organisationnel dans lequel la majorité des salariés sont complètement libres et responsables d'entreprendre toutes les actions qu'eux-mêmes - pas leurs supérieurs ni même les procédures - décident comme étant meilleures pour réaliser la vision de leur entreprise ». Il s'agit de faire de la liberté un principe d'organisation. Dans ce processus libératoire, la confiance joue un rôle déterminant, Getz le souligne à de très nombreuses reprises - sans pourtant, hélas, jamais définir le concept. Cela produit des oscillations qui nuisent à la cohérence et à la systématicité de l'ensemble, puisque la confiance est tantôt qualifiée de valeur (elle est alors synonyme de considération et de respect), tantôt de besoin (au sens des besoins fondamentaux de Maslow), tantôt de sentiment (proche alors de la confiance en soi), tantôt d'attitude (contre le management autoritaire et vertical). Quoi qu'il en soit de ces hésitations, si la confiance n'est plus ici, comme dans les livres de recettes évoqués, une sorte de capital personnel à augmenter, elle reste néanmoins – quoi qu'elle désigne conceptuellement – un facteur de réussite de cette unité de niveau supérieur qu'est l'entreprise.
 
Toutes ces hésitations, errements, imprécisions dans l'emploi du terme de confiance montrent à quel point le travail de clarification conceptuelle est nécessaire. D'autant que toutes ces approches (par la psychologie du sentiment, par le développement personnel, par la structure des organisations), qui à chaque fois relèvent une facette de la confiance, ne peuvent trouver en réalité leur détermination et leur champ d'application précis qu'à partir d'une juste définition de ce concept. Elles-mêmes y gagneraient en précision et aussi, sans doute, en efficacité. À la place de cela, elles font de la notion de confiance un usage désespérément non critique, incapables par conséquent d'assigner à leur propre aire de compétence des limites clairement établies. D'où l'impression permanente qui gagne le lecteur de se promener dans des sables mouvants.
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