Quel avenir pour le financement collectif de nos équipes coordonnées ?
Nous arrivons à la fin de la négociation conventionnelle sur l'évolution de l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) pour les maisons de santé pluriprofessionnelles. Cette négociation a lieu les syndicats mono-catégoriels de l'offre de soins et de l'Assurance Maladie.
Pour les équipes des MSP, c'est une étape importante qui détermine l'avenir de notre financement collectif. La négociation conventionnelle pour l'ACI des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) vient d'octroyer 50 millions d'euros supplémentaires, et cela est assurément une bonne décision ! Mais les équipes coordonnées qui revitalisent et refondent les soins primaires peuvent-elles en espérer autant ?
L'évolution de l'organisation territoriale de l'offre de santé de premiers recours est, en effet, animée pour l'essentiel par les organisations collectives de soins des équipes coordonnées. Il serait donc logique que le renforcement financier du premier étage de l'édifice organisé autour des équipes de coordination soit au moins équivalent à celui du deuxième étage (CPTS), encore davantage dans l'intérêt de la solidité des fondations de toute l'organisation territoriale.
Mais dans quelles logiques sommes-nous ? D'un coté il y a celle des syndicats professionnels mono-catégoriels qui cherchent dans cette négociation à défendre les intérêts particuliers de leurs mandants. De l'autre cette de l'Assurance Maladie qui cherche au travers de l'exercice collectif à mettre en œuvre la politique publique annoncée par « Ma santé 2022 ». On peut donc s'interroger sur la place laissée à la logique pluriprofessionnelle ?
Si au terme de la négociation actuelle le résultat obtenu tient compte de la nécessité de hisser le niveau de financement des MSP à la hauteur de notre investissement dans les soins primaires, nous pourrons en déduire que les acteurs de cette négociation conventionnelle assument leurs responsabilités dans l'intérêt collectif. Si cela n'est pas le cas, alors on pourra en déduire que le système conventionnel actuel ne convient pas à l'exercice pluriprofessionnel et qu'il faut sans doute le faire évoluer face aux défis et présents à venir pour notre système de santé.
Didier Ménard, Président de la FémasIF, et Jacques Cittée,
secrétaire général de la FémasIF

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