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Communiqué de presse

6 octobre 2015

 

Éthique en toc : GSK, la pilule passe mal


Condamné il y a tout juste un an à une amende sans précédent pour des faits de corruption, le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) n'a pas pour autant disparu des portefeuilles d'actifs de nombreux produits présentés comme « éthiques ». Une absence de réaction qui pose question.


Chaque trimestre, le Réseau Financité épingle une entreprise présente dans un ou plusieurs fonds qualifiés de « socialement responsables », « éthiques », « ISR »... par leurs promoteurs. Pour ce troisième volet, GlaxoSmithKline est à l'honneur.

Avec environ 7 % de parts de marché, GSK se pose comme un des leaders de l'industrie pharmaceutique mondiale. Cette firme est bien connue dans notre pays puisque près de 7 000 personnes sont employées par GSK en Belgique. Elle a également fait l'actualité pour des faits moins glorieux.

En 2013, les autorités chinoises annoncent l'ouverture d'une enquête contre le géant pharmaceutique britannique. GSK aurait versé des pots-de-vins à des hôpitaux, des médecins et des fonctionnaires pour doper ses ventes et son chiffre d'affaires sur le sol chinois.

L'enquête, longue de 15 mois, aboutira à de lourdes peines. Reconnu coupable, GSK se voit finalement infliger une amende de 380 millions d'euros pour corruption active. Il s'agit de la plus importante amende jamais imposée par un tribunal chinois. Cinq responsables de la firme seront également condamnés à des peines de prison, dont l'ancien patron de GSK en Chine, Mark Reilly.

Malgré ces faits avérés, 22 fonds présentés comme socialement responsables détenaient encore des titres de cette entreprise fin 2014. Des gestionnaires tels que KBC, Ethias, Argenta, Candriam ou la Banque Degroof ont donc considéré que GlaxoSmithKline répondait aux valeurs de l'investissement socialement responsable. Faute avouée, rapidement pardonnée...
 

L'évaluation extra-financière des fonds socialement responsables


Chaque année, le Réseau Financité réalise une évaluation extra-financière des fonds ISR. 311 fonds d'investissement qualifiés par leurs promoteurs comme étant éthiques, socialement responsables (ISR), ou durables, ont été commercialisés en 2014 en Belgique. Ce qualificatif annonce que le choix des actifs présents dans ces fonds sont réalisés non pas sur la base de critères exclusivement financiers mais également en tenant compte de préoccupations sociales, éthiques et environnementales.

En réalité, parmi ces fonds, plus de la moitié (57 % d'entre eux soit 178 fonds) contiennent dans leur portefeuille d'investissement des entreprises et/ou États blacklistés (parce qu'ils violent les conventions internationales ratifiées par la Belgique dans les domaines humanitaire, civil, social, environnemental et de gouvernance).

 

Cette importante disparité dans la qualité extra-financière des fonds ISR s'explique par l'absence de tout cadre légal posant les conditions minimales pour permettre que des produits financiers puissent porter le qualificatif de socialement responsable, durable, éthique… Une telle situation rend impossible à l’investisseur de choisir en connaissance de cause, voire même le trompe sur la marchandise.

 

 

Annexes

  • Base de données Financité des produits ISR en Belgique.
  • Méthodologie Financité

Contacts presse

  • Julien Collinet - julien.collinet@financite.be - 02 / 340.08.62
  • Arnaud Marchand - arnaud.marchand@financite.be - 02 /225.44.56
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