Communiqué de presse
23 janvier 2017
Les Belges toujours plus en proie aux crédits faciles
Depuis dix ans, le nombre de Belges étant en incapacité de rembourser un crédit est en constante augmentation. Par ailleurs, les chiffres publiés par la Centrale des crédits aux particuliers montrent que les ouvertures de crédit peuvent représenter un grand danger pour les consommateurs.
Depuis 2007, le nombre d'emprunteurs défaillants en Belgique est en constante augmentation. En 2016, 370 701 Belges étaient ainsi en défaut de paiement sur au moins un crédit, une hausse de +1,7% par rapport à 2015. En dix ans ce nombre a augmenté de 33% !
En parallèle, le marché du crédit semble bien se porter. Après avoir baissé en 2015, il repart à la hausse : +0,4%. On dénombre ainsi un total de 11 300 000 contrats sur l'ensemble du pays.
Des ouvertures de crédit dangereuses ?
Parmi les contrats « posant problème », les ouvertures de crédit tiennent le haut du pavé. En effet, 58% des défauts de paiement correspondent aux seules ouvertures de crédit (+3% en 2015). Pourtant ce type de crédit est en recul depuis 2014. La manière dont sont vendus ce type de produit pose donc particulièrement question.
Les ouvertures de crédit, ont la particularité de concerner des petits montants. La moyenne de celle-ci s'élevait en 2016 à 2 730€, laissant à penser, que nombre d'utilisateurs les activent afin de faire face à une dépense imprévue ou pour boucler des fins de mois difficiles.
Il est permis de questionner au vu de ces résultats l'efficacité des moyens mis en place pour lutter contre le mal-endettement et le surendettement. En effet, il n'est pas acceptable que cette croissance perdure : si des réformes doivent être mises en œuvre afin de rendre plus efficace la lutte contre les défauts de payement « évitables », elles doivent être mises en œuvre : la détection précoce des difficultés financières des clients, telle que développée en France depuis 2010 a offert des résultats satisfaisants.
De grandes disparités selon le type d'établissement
Les chiffres publiés par la Banque Nationale de Belgique montrent également qu'il existe des résultats différents selon les types de prêteurs. En effet, les défauts de paiement sont bien moindres lorsque le prêteur est une banque, laissant penser que les autres institutions sont bien moins attentives aux risques de surendettement.
Toutefois dans le cas de prêts à tempérament (PAT), les banques sont moins performantes que les autres institutions : ces trois dernières années, leur part de marché est inférieure au taux de défaillance. En 2016, les valeurs sont les suivantes : 46,9 % des PAT en 2016 ont été octroyés par des banques qui génèrent 54,3 % des PAT défaillants.
On a du mal à comprendre comment les banques s'y prennent pour être contre performantes sur ce produit. Elles ont à leur disposition des données internes bien plus nombreuses et de qualité pour réaliser des analyses de solvabilité par rapport à leurs concurrents non bancaires.
Annexes
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