Communiqué de presse
15 janvier 2016
Le prêt citoyen a-t-il été une imposture ?
Lancé par le gouvernement fédéral en 2014, le prêt-citoyen thématique visait à répondre à la difficulté des ASBL ou pouvoirs publics d'obtenir des crédits auprès des établissements bancaires. Deux ans après, les banques ont abandonné le produit alors qu'un sérieux manque de transparence pèse sur son utilisation.
Ce produit financier obligeait les établissements de crédit à investir dans des projets bien définis, à des fins socio-économiques ou sociétales, notamment de construction ou rénovation de bâtiments publics. Les citoyens qui ont placé une partie de leur épargne, n'ont toutefois aucune garantie, que cet argent a été utilisé à bon escient. La loi prévoyait la communication régulière d'informations des établissements de crédit auprès de la Banque Nationale de Belgique (BNB). Cette dernière refuse pourtant de communiquer ces données au grand public, malgré les demandes du Réseau Financité.
L'opération a pourtant connu un succès indéniable. Sur la seule année 2014, ce sont près de 2 milliards d'euros qui ont été récoltés.
Les citoyens ont le droit de savoir précisément si, et dans quelle mesure, ils ont contribué, au moyen de leur épargne, à un acte « citoyen » qui justifie en tant que tel un abaissement de l'impôt destiné à assurer le financement de notre État.
Plus d'intérêt pour les banques, sans carotte fiscale
Par ailleurs, le prêt citoyen thématique bénéficiait d'un avantage fiscal. Le précompte immobilier étant réduit de 25% à 15%. Il disposait par ailleurs de la même protection qu'un compte d'épargne en cas de faillite, à hauteur de 100 000€. Une mesure qui n'aura pas survécu au tax shift. Les banques ont alors décidé de supprimer immédiatement le produit avec la disparition de l'avantage fiscal. Sans celui-ci, le placement n'aurait ainsi plus aucun intérêt.
Une position qui peut surprendre, tant les Belges se montrent de plus en plus attentifs à la qualité de leur investissements, et non uniquement du simple rendement financier.
Annexes
|